Naphtachimie réduit sa production
Naphtachimie a diminué sa production de 40%
Publié sur la Provence le dimanche 9 novembre 2008
Le site pétrochimique subit la crise de plein fouet
Les salariés du site sont inquiets. Si la crise se poursuit, les installations pourraient être en partie arrêtées.
La chimie est en crise. A l'instar de ce qui se passe dans le monde entier, le complexe pétrochimique de Lavéra n'échappe pas à la période actuelle de récession. Depuis la fin du mois de septembre, Naphtachimie-550employés sur la plateforme pétrochimique a été conduit à réduire considérablement la voilure. Aujourd'hui, le chimiste ne tourne plus qu'à 60% de ses capacités. C'est la conséquence de la crise qui frappe de plein fouet les vendeurs d'automobiles notamment.
En effet, le "naphta" est l'un des produits utilisés par les fabricants de tableaux de bords des véhicules automobiles. "Personne n'a rien vu venir et on ne sait pas jusqu'à quand ça va durer, se désole Marc Bayard, le directeur de Naphtachimie. Personne n'avait prédit une telle intensité de la crise. Nous savions que 2009 allait être difficile parce que de nouvelles installations concurrentielles devaient s'ouvrir ailleurs dans le monde, notamment au Moyen-Orient. Ce bas de cycle-un lissage de la demande au profit de l'émergence de nouveaux producteurs-les pétroliers l'avaient anticipé. Mais là, personne n'a rien vu venir. La crise a surpris tout le monde. Pour nous, elle a débuté au mois de juin. Nous avions enregistré une baisse de la demande, mais elle était à peine sensible".
Et tout s'est accéléré au sortir de l'été. "En temps normal, nous produisons 2000 tonnes par jour de naphta. Là, nous en sommes à 1300 et peut-être bientôt 1100, poursuit le directeur du site. Nous étions plus optimistes et là, on navigue à la semaine." Impossible de prévoir donc. Est-ce dramatique? "Pas pour l'instant, lâche Marc Bayard. D'autant qu'il faut le même nombre de personnes pour faire fonctionner nos installations à 100% ou à 60%." Mais après? "On verra. Nous espérons vivement une reprise des activités d'ici le début de l'année 2009. Ce qui est clair, c'est qu'aujourd'hui, nous ne sommes plus compétitifs et que notre équilibre économique ne sera pas bon". Conséquences immédiates, certains investissements seront revus à la baisse. "Les investissements lourds se poursuivront, notamment en matière de sécurité et de respect des réglementations européennes en matière de protection de l'environnement. Mais nos perspectives de développement seront moins ambitieuses que prévues. Certaines opérations de rénovation seront repoussées".
Bref, sur le site, l'ambiance est morose. Mais le chômage technique évité pour l'instant. C'est sans doute la principale information à retenir.
Par Stéphane Rossi