LU DANS LA PROVENCE DU 18 octobre 2008

Inquiétudes autour de la pollution aux particules en suspension

Elles pénètrent profondément dans l'appareil respiratoire

    Dans une zone passablement surchargée en pollution atmosphérique, voici venue une nouvelle alerte: celle liée aux particules en suspension! Ces composés dont on commence à entendre parler, ne sont pas nouveaux et les scientifiques s'y intéressent depuis une dizaine d'années. Comme elles sont mieux connues, forcément, elles deviennent un réel sujet d'inquiétude à tel point que, selon nos informations, le préfet de région s'apprête à prendre un nouvel arrêté chargé de mieux "encadrer" les épisodes de pollution aux particules en suspension. Si on s'en donne les moyens, c'est que ces polluants microscopiques sont dangereux. "Leur petite taille les font pénétrer profondément dans les bronches", s'inquiète Jean-François Mauro, directeur du réseau de surveillance de la qualité de l'air Airfobep.

     Aussi, depuis janvier 2007, l'ensemble des réseaux de surveillance ont été équipés d'outils de mesure adéquats. Conséquence, dès jeudi, un premier épisode "officiel" de pollution par les particules en suspension a été enregistré et le futur seuil d'information aux populations a été déclenché. "La Drire nous a demandé de préparer nos différents relais (comme les médias par exemple) et les populations dès que le seuil de 80microgrammes de particules par mètre cube d'air en moyenne journalière aura été relevé, ajoute Jean-François Mauro. Il s'agit d'un seuil pour lequel sont préconisées quelques recommandations s'adressant essentiellement aux personnes âgées et aux personnes fragiles. Comme pour les procédures d'alerte à l'ozone, il est recommandé d'éviter de faire des efforts ou d'être au contact d'autres solvants." En revanche, dès que le seuil des 125 microgrammes aura été franchi, des mesures contraignantes pourraient être envisagées. Pour l'heure, le préfet y réfléchit mais la difficulté de proposer une solution tient au fait que les particules en suspension sont, contrairement aux autres polluants, liées à l'homme. "Elles sont issues des combustions incomplètes, poursuit le directeur d'Airfobep. L'industrie, comme la métallurgie, contribue à ses émissions mais le chauffage individuel et collectif des habitations, les véhicules diesels, les pneumatiques des automobiles et les plaquettes de frein en libèrent de grandes quantités. De plus, le danger de ces particules, c'est qu'elles peuvent véhiculer des hydrocarbures aromatiques et des métaux lourds, des produits mutagènes et cancérigènes." Elles sont donc très dangereuses pour la santé et pour parvenir à les contrôler, il faudra sans doute que chacun y mette du sien. Les industriels y seront contraints mais comment parvenir à imposer quoi que ce soit aux particuliers?

Par Stéphane Rossi